Un tournant pour l’habitat participatif ?
Partager

Qu’il soit en promotion privée, en habitat social ou coopératif, qu’il prenne la forme de coopératives d’habitants, d’habitat groupé ou encore d’autopromotion, l’habitat participatif interroge notre vision traditionnelle de faire la ville en replaçant l’habitant comme acteur à part entière de son cadre de vie. Alors que certain de nos voisins européens ont intégré depuis longtemps l’expertise d’usage au processus d’aménagement, en France ces expériences sont plus marginales. Récemment, certaines collectivités ont toutefois soutenu de tels projets, comme Strasbourg, Montreuil ou Grenoble.

L’absence de cadre législatif freine ces initiatives porteuses d’innovations sociales, de valeurs anti-spéculatives, de mutualisation d’espace. Son manque de reconnaissance grève le potentiel d’une autre gouvernance du logement ouverte sur la ville et ses habitants.

Dans ce contexte de crise, il apparaît plus que jamais nécessaire d’associer l’ensemble des acteurs engagés pour envisager la fabrique d’une ville plus solidaire, plus écologique et porteuse d’un mieux vivre ensemble. C’est le défi relevé par la ministre Cécile Duflot qui entend intégrer l’habitat participatif au projet de loi- cadre du logement en 2013. A son instigation, une démarche de concertation nationale est lancée qui doit conférer toute sa légitimité à cette troisième voie du logement tout en préservant la capacité de créativité et d’inventivité qui le caractérise.

Si l’habitat participatif n’a pas vocation à résoudre la crise du logement, il doit y concourir largement et essaimer un autre rapport à la propriété, non spéculatif, à mi-chemin entre la location et la propriété privée.

Pour aller plus loin :